mardi 25 septembre 2007

香港 (Hong Kong)


Star ferry entre Kowloon et l'île Victoria. La nuit tombe sur HK (déplacer la souris).
Vers Victoria Peak en funiculaire (Peak tram), the Peak, ancienne résidence des gouverneurs, dominant la ville de gratte-ciel. Hong Kong reste bien différente du reste de la Chine, n’ayant pas connu le communisme et ayant toujours été le seul modèle au monde de laissez-faire et et de libre-échange pratiquement parfaits. Quand on va de Chine à Hong Kong, on passe les contrôles de frontières comme si l’on quittait le pays, les citoyens de l’UE n’ont pas besoin de visa, ce qui n’est pas le cas des Chinois de l’intérieur. Les Britanniques et les Hongkongais ont dû négocier toute une série de prérogatives particulières en échange du rattachement. Quand on arrive, après la Chine, on a le sentiment de quitter l’Asie pour entrer dans n’importe quel pays occidental, les comportements changent, on passe inaperçu, la modernité est partout.
La ville se partage entre le centre, dans l’île de Hong Kong, et Kowloon, juste en face, sur le continent. La vue de Hong Kong depuis Kowloon est l’une des plus fabuleuses au monde, la rangée de gratte-ciel en face, l’activité constante du port, le ballet des Star ferries qui relient les deux bords, le flot permanent de gens venant de partout, c’est un spectacle fascinant depuis le front de mer, riche en musées, hôtels de luxe (The Peninsula, “meilleur hôtel à l’est d’Istanbul”), centres commerciaux, tours, etc.

Les choses qui frappent le plus le touriste à Hong Kong, c’est d’abord l’aspect effréné du commerce à Kowloon, la liberté économique portée à son extrême. Il semble que tout le monde a son entreprise, les panneaux publicitaires débordent de partout, obscurcissant la lumière dans les rues, les éclairant des néons de toute sorte la nuit. On peut créer ici une entreprise en quelques heures, contre quelques mois en France. Vous arrivez, vous louez un bureau dans un immeuble décrépit, vous mettez un panneau dans la rue, par exemple International School of French Language, ça y est, vous voilà à la tête d’une université privée dont vous êtes le seul membre. Il ne vous reste plus qu’à faire fortune…
C’est ensuite, dans le centre de Hong Kong, au cœur de la ville moderne, le style de vie qui frappe le visiteur. Le Parisien dans sa ville du XIXe siècle aura du mal à trouver ses repères, il cherchera par exemple à traverser la rue, sans réaliser qu’ici l’univers des voitures et celui des piétons ne se rencontrent pas. Traverser est une entreprise impossible, et celui qui la tente est destiné à errer d’obstacles en impasses, de barrières en culs-de-sac. La vie des piétons se déroule en effet ailleurs, à 5 à 6 m au-dessus du sol, dans les passerelles, passages, escalators qui relient les immeubles, tours et centres commerciaux entre eux. Dans la chaleur moite de l’été vous vivez dans un monde aérien et climatisé, c’est une ville du futur. Elle compte par exemple la plus longue suite d’escalators couverts au monde, en plein air, qui permettent de remonter toutes les pentes du quartier de Soho et au-delà, puis redescendre à pied, agréablement, au hasard des restaurants, bars et boutiques chics.
Enfin, le système des transports en commun est remarquable, très bien organisé et efficace, entre le métro, les trains, le funiculaire, les bus et les tramways à étage. Ainsi, un système de laissez-faire n’est pas du tout incompatible avec des services collectifs efficaces. À Hong Kong Park, en plein centre, activités et musées sont d’ailleurs gratuits. On a honte de la saleté des gares et du métro à Paris, lorsqu’on voyage dans cet univers propre et moderne, des télés à écran plat dans les bus, des stations internet gratuites dans le métro, pas un papier par terre ni un mégot… Même remarque pour Tokyo par exemple, une série de compagnies différentes, privées et publiques, se partagent les trains et les métros, tout ça marche très bien, sans qu’on crie au scandale absolu comme en France lorsqu’on parle de faire concurrence à la SNCF ou la RATP. La propreté, l’efficacité et l’organisation des transports en commun à Tokyo est sans commune mesure avec ce dont se targuent pourtant les autorités parisiennes. Le touriste craint de se perdre dans un réseau compliqué, en une expérience il se rend compte que tout ça est d’une simplicité enfantine, et qu’il peut se déplacer en métro sans aucune espèce de difficulté. Les wagons sont impeccables, aucun tag, aucune vitre lacérée, aucun siège éventré, des écrans plats annoncent toutes les informations sur le chemin en anglais, la vue est claire, les sièges confortables, la climatisation partout, la propreté des stations incomparable. Un exemple significatif, lorsque vous avez une correspondance à Tokyo, d’abord elles sont courtes, ensuite on vous annonce systématiquement la distance exacte de son entrée : ligne Hibashi, 130m, puis 75m, puis 25m, 6m… Le client est respecté, vous savez exactement ce qui vous attend, vous pouvez choisir une autre solution si vous êtes encombré de bagages. Rien de tout cela évidemment à Paris où les responsables traitent l’usager avec le plus souverain mépris. Il n’a qu’à se débrouiller dans des correspondances interminables, des passages sombres et sales, où l’on passe son temps à monter, tourner et descendre, marcher et marcher, comme si Kafka lui-même avait dressé le plan des stations et des couloirs…
Prendre un bus à étage pour traverser l’île et se rendre sur les plages (équipées de filets contre les requins ), de l’autre côté de Hong Kong, des bus qui dévalent à toute allure les routes pentues et étroites de cette région montagneuse, oscillant et tremblant comme un roller coaster, est une expérience unique. Plus besoin d’aller à Disneyland ou au Futuroscope, vous avez là dans un paysage somptueux une expérience à faire se dresser les cheveux sur la tête en s’accrochant à son fauteuil. Une pub dans le métro de HK, dur à croire en effet, qu’une telle ville existe… Next