samedi 8 septembre 2007

西安 (Xi’an)

A Xi’an, il y a une communauté de Chinois musulmans, assez importante, une quinzaine de mosquées dans la ville, dont la grande, superbe jardin et bâtiments de style chinois (VIIe siècle). Mais il y a aussi une énorme muraille rectangulaire du XIVe siècle, qu’on peut parcourir à vélo (environ 12 km), qui entoure la ville centrale avec vue plongeante sur les quartiers et parfois les intérieurs, et encore une pagode bouddhiste du VIIe siècle, des sources chaudes où on peut se baigner (43°…), et bien sûr la fameuse armée enterrée (IIIème siècle avant J.-C.). Le palais de Huaqing, où se trouve les sources, a servi de résidence à Chiang Kai-shek et est le lieu de L’incident de Xi’an en 1936, à l’origine d’une trêve entre nationalistes et communistes, afin de mieux combattre l’expansionnisme nippon, sans grand succès comme on sait.
On peut s’interroger à cet égard sur ce qui fait la fortune militaire des peuples selon les périodes, et si la Chine, question que se posent nombre d’analystes, a actuellement une capacité guerrière. Comment expliquer par exemple que les Italiens, la meilleure armée du monde aux temps de Rome, aient à l’époque moderne de si faibles aptitudes à la guerre ? Après la défaite d’Adoua face aux Ethiopiens, en 1894, alors que le reste de l’Europe se taillait des empires en Afrique, Bismarck remarque méchamment : “Les Italiens ont un gros appétit, mais ils ont de mauvaises dents !“. Comment expliquer que les Arabes, qui ont conquis la moitié du monde connu aux VIIe et VIIIe siècles, aillent de défaites en défaites aux XIXe et XXe ? Que les Français, conquérants de l’Europe dans les années 1792-1812, prennent ensuite des pilées mémorables, en 1870 et 1940 ? Ou que les Chinois, les fondateurs du plus grand empire en Asie, créateurs de cette Orient sinisé qui va du Japon au Vietnam, aient de si faibles capacités militaires à l’époque contemporaine ? Dans la guerre contre le Japon en 1894, à sa grande surprise, l’Empire du milieu se fait battre à plate couture. La Chine est d’ailleurs dépecée, brisée, sous le règne de l’impératrice Cixi, ou Ts’eu-Hi (1875-1907), surnommée par son peuple « le vieux Bouddha » : c’est le Break up of China. Elle perd Formose (Taiwan), les îles Pescadores et son influence en Corée, après la guerre contre le Japon. Les soldats chinois – “munis d’éventails et portant des parapluies et des fusils à pierre, fuyards perpétuels qui tiennent à rendre intacts à leurs parents des corps qu’ils ont reçus intacts” (Baumont) – ne sont pas de taille devant les samouraïs japonais et leurs traditions guerrières séculaires. Une humiliation de plus pour « l’empire vermoulu » qui voit le Japon, jusque-là méprisé, dominer le pays auquel il devait la science et les arts. L’impératrice s’exclame, en parlant des Japonais : « Qui aurait pu penser que les nains oseraient nous attaquer ? » Cela est-il en train de changer depuis que la Chine s’est réveillée, on peut en douter, car les Chinois très occupés à renforcer leur société de consommation en plein essor ont peu intérêt à avoir une attitude belliqueuse et se lancer dans des conflits ruineux.

Grande mosquée et quartier musulman
Remparts
Pagode de l’oie sauvage et sources de Huaqing
Old and new China Next