広島市 (Hiroshima) 1945

Au moment de passer devant le Dome, un corbeau s’attardait sur une stèle en face, sinistre lien avec le bombardement, et évoquant irrésistiblement le générique de Six Feet Under.
Le Mémorial et le musée de la paix sont des lieux impressionnants . Le bombardement nucléaire de la ville y est présenté de façon sobre et émouvante, les films, les plans détaillés (avant et après NB la boule rouge représente l’endroit où la bombe a explosé), les témoignages, les restes (une montre arrêtée à l’heure fatidique , un tricycle d’enfant atrocement calciné, quelques murs restants replacés dans le musée, etc.), la liste et le détail des victimes qu’on peut consulter sur ordinateur… Tout y porte au recueillement. On y voit des visiteurs de tous les pays, on y voit des gens pleurer. La présentation des faits est la version japonaise, assez objective cependant, les événements de Pearl Harbor , de Nankin , y sont rappelés. L’analyse des causes du bombardement manque cependant la raison essentielle, notamment sur la question de savoir pourquoi c’est le Japon qui a été victime de l’holocauste nucléaire et pas l’Allemagne . Le Japon est un archipel, à la différence de l’Allemagne, pays continental. L’Allemagne pouvait être envahie et conquise plus facilement que des îles différentes, où des débarquements successifs auraient été nécessaires, à un coût humain considérable. Un fait essentiel n’est pas non plus rappelé, c’est que les bombardements nucléaires ont mis fin à la guerre en quelques jours, ont établi la paix. Il y a une différence entre des bombardements atroces qui imposent une paix immédiate, et des bombardements atroces au début d’une guerre ou pendant une guerre en cours. Autrement dit, les bombes A, sur Hiroshima et Nagasaki, ont sauvé des vies ailleurs, ainsi avec la fin des bombardements classiques, qui faisaient depuis des mois des ravages sur les villes japonaises – et qui auraient continué sans eux. Rappelons que ces bombardements, comme ceux de Tokyo, ont fait plus de victimes que les bombes atomiques. Nombre de villes japonaises et leurs habitants, à part bien sûr Hiroshima et Nagasaki, ont dû leur survie à ce triste événement. La poursuite de la guerre, en l’absence des bombardements atomiques, pour on ne sait combien de temps encore, aurait entraîné un coût beaucoup plus élevé et n’aurait pas donné un argument décisif à l’empereur, contre la faction belliciste, nationaliste et jusqu’auboutiste de ses militaires, pour imposer la reddition et la paix. Il faut rappeler les centaines de milliers de soldats, d’aviateurs et de marins américains qui ont dû leur vie à ces bombardements atomiques, leur permettant de rentrer chez eux, au lieu de prendre les îles une à une par les armes. Quand on sait la défense féroce et acharnée des batailles précédentes, le coût énorme en vies humaines à Okinawa par exemple, on imagine ce qu’aurait pu être la poursuite de la guerre. Les pertes étant à chaque fois plus grandes du côté japonais, il faut aussi rappeler que des centaines de milliers de vies de soldats et de civils japonais ont été épargnées grâce à ces bombardements. Alors bien sûr, on va entendre la voix des sirènes franchouillardes ou de la xénophobie antiaméricaine, bien bercée par plus de cinquante ans de propagande gauchiste, communiste, nationaliste, souverainiste ou fasciste : « Mais-les-Américains-voulaient-tester-leurs-nouvelles-armes »… Ou bien, « Ils-voulaient-seulement-impressionner-les-Soviétiques-et-leur-couper-l’herbe-sous-le-pied-avant-qu’ils-arrivent-au-Japon »… Ou encore, « Les-Américains-savaient-que-les-Japonais-étaient-prêts-à-se-rendre-mais-ils-ont-bombardé-quand-même-parce-que-c’est-un-pays-capitaliste-protofasciste »… Et aussi : « Les-Américains-étaient-au-courant-pour-Pearl-Harbor-et-ils-ont-tendu-un-piège-aux-Japonais-(qui-n’étaient-pas-si-méchants-que-ça)-parce-que-l’impérialisme-US-voulait-s’étendre-en-Asie », et tant d’autres fadaises et billevesées négationnistes ou puériles de l’antiaméricanisme stupide : « Les-fabricants-d’armes-et-marchands-de-canons-capitalistes-américains-voulaient-la-guerre-contre-le-Japon-pour-augmenter-leurs-profits », « les-Etats-Unis-sont-le-seul-pays-qui-ait-jamais-employé-des-armes-nucléaires-contre-des-civils-c’est-bien-la-preuve-que-ce-sont-des-fascistes-assoiffés-de-sang », etc., etc. C’est sans fin, la connerie gauchiste ou nationaliste est sans fin, la connerie humaine, la bêtise et l’ignorance sont sans fin. Une anecdote, illustrant cette connerie française abyssale, martelée par des décennies de propagande antiaméricaine, du fait de la guerre froide, c’est dans la foule, pendant la visite du musée, un couple de Français, des touristes, le genre intellos, la cinquantaine, plutôt bobos bc-bg. Lui traduit à sa compagne les légendes en anglais qu’elle lit mal, notamment à propos de l’ultimatum de Potsdam. La version japonaise est déjà biaisée , mais avec son interprétation, ça devient ça : « les Américains ont exigé la démission de l’empereur, parce qu’ils savaient que c’était le seul point que les Japonais ne pourraient accepter, et donc qu’ils refuseraient, ce qui leur permettrait d’être sûrs de pouvoir lancer les bombes »… La réponse de la femme : « C’est vraiment dégueulasse ! » Bien sûr… Truman était un homme intègre et humain, l’imaginer en espèce de nazi retors qui n’avait qu’une seule idée en tête, exterminer le plus possible de civils japonais pour essayer ses armes et faire peur aux Russes est vraiment très crédible… Voilà où on en est, dans ce pays qui se targue d’intelligence et de culture, quand des intellectuels, style bobos rive gauche, sont à ce point pervertis par la propagande la plus haineuse et la plus mensongère, qu’ils sont à prêts à gober n’importe quelle farce, pourvu qu’elle soit antiaméricaine. L’ignorance historique crasse contribue évidemment à ce genre de remarque.
Images diverses du Mémorial, Hiroshima n’avait pas de prisonniers alliés, une des raisons du choix de la ville . Début de la reconstruction, les tramways . Raisons du bombardement, dans l’optique japonaise . Pas d’avertissement . Reddition .
Le vol . Victimes Varia

Hiroshima au cinéma : Black Rain, de Shohei Imamura, Barefoot Gen, Keiki Nakazawa, Hiroshima, mon amour, Alain Resnais. En 2007 : White Light, Black Rain: The Destruction of Hiroshima and Nagasaki, du réalisateur nippo-américain Seven Okazaki. Extrait du film, témoignage d’une survivante, Etsuko Nagano, enfant en 1945 : “The boy’s face was swollen, his eyes were gone. His body was completely burned. His skin was shredded and falling off. I couldn’t believe it was my brother. He was fortunate - he got to hear his mother’s voice before he went to heaven.” Suivant

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広島市 (Hiroshima) 2007

Hiroshima est une ville portuaire agréable, traversée de grandes avenues,
de galeries marchandes et de parcs , largement pénétrée par la mer , où les marées se font sentir jusqu’au centre ville . Elle se situe face à la mer intérieure du Japon, dans la partie sud-ouest de l’île principale du pays, Honshu . Les tramways datent des années 1950 et desservent toute la ville de façon très pratique. Leur côté rétro ne manque pas de charme . La nourriture est variée, il y a même des boutiques style français , et on peut y trouver un restaurant argentin, dans un cadre très agréable , mais qui n’a d’argentin que le nom. La viande est présentée en petite quantité et en toutes petites tranches, comme des sushis, c’est assez rigolo. Le patron a été marié à une Argentine, mais il y a sans doute très longtemps…
La poste est accueillante , et les employés se mettent en quatre si vous voulez de jolis timbres, certains aux images des mangas .
Enfin, bref, une ville de province paisible, un peu endormie, parcourue de touristes en été , où il fait bon vivre, malgré la chaleur moite. Mais bon, maintenant il y a la climatisation. On a un peu de mal à imaginer cette chaleur écrasante, il y a quelque 62 ans, en plein mois d’août, quand en plus l’enfer vous tombe sur la tête…
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